

UN ÉTRANGE RÉCIT
L'histoire que raconte "L'incendie de l'Eden Hotel" est unique, et ne ressemble à rien de connu. Elle suit pas à pas, jusque dans ses méandres les plus profonds, la vie de Giles Roger M.
Une vie faite d'ambition et de passions folles, hantée par un destin amoureux extraordinaire.
Malgré cela, le roman actuel ne peut plus être considéré comme un véritable récit autobiographique, au sens premier, vu que Brendan Philips s'est inspiré des textes et de la vie d'un autre pour écrire - aussi - son propre livre. Il s'est approprié des pans entiers de l'existence tragique de Giles pour y projeter des éléments de son propre destin, ses désirs profonds et ses frustrations d'auteur méconnu.
Les descriptions des lieux et des gens, de même que certains événements historiques, sont parfois difficiles à restituer. Ils ne correspondent en effet ni à la réalité de la première époque - celle de Giles R. M. - ni à celle de la seconde - celle de Philips. Plus de trente années séparent les deux écrits. Certains protagonistes étant encore vivants en 1905, à l'époque de la publication de l'adaptation, il est également possible que Philips ait choisi, pour ne pas les trahir, de travestir les noms et les événements.
Ainsi, malgré de réguliers voyages sur les lieux même où se déroulent les événements extraordinaires décrits dans le roman, nous n'avons pas été en mesure de remettre les choses à leur juste place. Parfois, nous avons dû faire preuve d'imagination pour reconstruire au mieux ce que Philips avait déformé, modifié, déplacé, de l'ouvrage original de Giles R. M., jusqu'à le rendre parfois incompréhensible.
Un travail similaire a été opéré sur le style de l'écriture, oscillant sans cesse entre une plume simple et rude, directe, presque moderne, et une autre manière, plus contournée et circulaire, parfois maniérée, d'approcher les choses et les gens.
Cependant, ayant reconnu au coeur de ces pages les traces d'un destin exceptionnel, et qui nous a saisi, mon éditeur et moi, nous sommes persuadés que le périple en valait la peine.
Mille fois.
Lucien Charles
Décembre 2015