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Sortie en librairie le 27 juin 2023
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Librement inspiré d'une histoire vraie.

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— Tu es rentré ? Tu aurais pu m’avertir… J’étais inquiète !

La nuit tombait quand Phylis m’a réveillé. En silence, elle s’était changée et avait mangé un dernier reste de pain. Puis elle était revenue vers moi. Elle me trouvait « chaud ».

— Tes bandages ne vont pas comme ça. Il faudra voir demain. Je dois retourner à l’hôpital cette nuit. Vivian est malade et je me suis proposée pour la remplacer.

— Tu repars ?

— Je ne savais de toute façon pas si tu étais là ou non…

— Je suis désolé, ai-je marmonné, la voix encore endormie. Vraiment.

— Ce n’est rien. Juste que je ne savais pas.

— C’est pourtant toi qui me dis que…

— Je sais, m’a-t-elle coupé. Mais voilà.

Elle s’est levée et a pris le journal sur la table.

— Et ça, c’est quoi ? Tu es allé au théâtre ?

— Non, non. Mais…

— Mais ? Tu voudrais ?…

— J’aimerais bien y aller tous les deux, un de ces soirs, si tu veux bien.

— Demain, quand je rentre, il va falloir changer tes pansements. Et s’il ne faut pas aller à l’hôpital, peut-être qu’en fin de semaine ?...

Phylis feuilletait le journal de l’« Imperial »…

— Tu vois, ces noms, je les connais tous. Je t’ai parlé de Frank ? C’est lui.

Elle a hésité une seconde :

— C’est ta vie d’avant…, a-t-elle murmuré en tournant vers moi des yeux qui disaient son émotion.

Presque son inquiétude...

— Oui. Je crois bien que oui.

Elle a posé le journal, puis s’est rendue à l’évier pour prendre un peu d’eau entre ses mains, et se la passer sur le visage.

— Je dois repartir, Giles. Tu restes là, j’espère ?

— Bien sûr. Je suis avec toi ici. Et je suis bien.

 

Elle ne s’est pas retournée. J’ai senti qu’elle pleurait. Comme si elle réalisait soudain que ma vie passée pouvait à tout moment m’arracher à elle.

 

— Et tu vois, la clé, là…

— C’est chez toi ?

— Prends là ! C’est la clé de mon passé… Du Giles d’avant ! Je dois vraiment m’y replonger ? Je pensais avoir retrouvé un peu de sérénité. Et puis, il y a toi !

Elle a pris la clé en main, puis l'a rapidement reposée avant de se diriger vers la porte, comme pour éviter mon regard. Son manteau sur les épaules, elle est ressortie de l’appartement.

— Je dois y aller, Giles. À demain.

 

J’ai entendu se perdre l’écho de son pas dans l’escalier, et me suis jeté sur la petite fenêtre qui donne sur la rue. Elle sortait de l’immeuble en courant…

 

— Je t’aime !

Elle n’a pas dû m’entendre.

Elle a disparu sans se retourner.

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L'AUTEUR

« L'incendie de l'Eden Hotel » est un roman de bernard novet.

Réalisateur et producteur de télévision, auteur et metteur en scène de théâtre et de comédie musicale, Bernard Novet (www.aragos.ch) vit en Suisse. C'est lors de ses études de cinéma à Londres, en 1992, qu'il met la main, un peu par hasard, au marché des livres anciens de Portobello, sur la biographie très romancée de Giles Roger M., un auteur dramatique anglais de la seconde moitié du XIXème siècle.

En 2012, après avoir oublié sa découverte pendant vingt ans, Novet retrouve l'histoire en l'état et se met au travail, recherchant des documents d'époque inédits pour enrichir le récit et mieux saisir la réalité des choses. Aujourd'hui, c'est le portrait poignant d'un grand auteur qui se révèle. Ses doutes et ses succès, ses amours de jeunesse et ses folles errances dans les bas-fonds de la Capitale. Sa grande quête amoureuse et la tragédie de sa vie...

En creux, on y découvre aussi les tribulations de Brendan Philips, un journaliste solitaire et mélancolique, de vingt ans le cadet de Giles Roger M..

C'est à lui que ce dernier aurait un jour confié la lourde tâche - écrasante même - d'écrire... le roman de sa vie !

La publication de l'"Incendie de l'Eden Hotel" (2 tomes) est prévue pour 2023.

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INTRODUCTION
LES AUTEURS
Plage de Mealastadh

Plages de Mealastadh, Île de Lewis,

à la fin de toutes choses.

PREMIÈRES PAGES

L’INCENDIE DE L’EDEN HOTEL

 

Librement inspiré d'une histoire vraie

Une lettre de Violetta

Londres, jeudi 3 novembre 1910

 

 

Mon très cher ami, cher Brendan,

 

Tant de larmes ont coulé ces derniers jours !

 

Perdre l’amour parfait de toute une vie est une épreuve terrible que le destin m’inflige. Mais, grâce à Dieu, les nombreuses années passées auprès de ton frère m’ont comblée. Bien davantage que je ne le méritais. Tu le sais mieux que quiconque. J’étais une jeune Française espiègle quand je l’ai rencontré. Nous nous sommes trouvés, puis construits l’un l’autre. J’en suis reconnaissante au-delà de tout.

 

Nous avons, toi et moi, vécu auprès du meilleur des hommes. Christopher t’aimait d’un amour profond. Authentique. L’amour d’un frère aîné pour ce cadet qui lui a tant apporté. Et tu le lui rendais bien, malgré vos différences. Malgré – je le sais bien – tes errances et ton grand chagrin. Il me l’a dit, souvent, et je l’ai vu de mes propres yeux. Les yeux d’une femme voient ces choses.

Lorsque tu es parti, l’autre jour, tu n’as pas voulu m’en dire davantage. Sans doute pour m’épargner une peine supplémentaire. Bien qu’affligée de cette grande tristesse, j’ai toutefois senti que tu n’étais pas en paix.

L’as-tu jamais été, Brendan, depuis le départ de notre chère Élise ?

Oh, bien sûr, je ne te juge pas. Tu le sais bien… À chacun de nous est donné un chemin, et j’ai eu cette chance de pouvoir vivre un mariage long et heureux, riche et béni, auprès de Christopher.

 

Où es-tu parti ?

Où as-tu disparu ?

Es-tu toujours à la recherche de ton Dernier été – comme le Giles de ton Eden ? Comme j’ai aimé ton roman, mon ami ! Comme le parfum de ton mois de Juin [1] m’a troublé, moi aussi, comme il avait troublé ton frère. À l’écrire, aujourd’hui encore, j’en tremble d’émotion.

 

Qui donc était cette femme ?

 

Réponds-moi, quand tu liras ce mot. Je ne devrais pas te le dire ainsi, mais il m’arrive d’avoir peur pour toi. Et… je serais rassurée d’avoir de tes nouvelles ! Tu sais que je suis là, si tu en ressens le besoin. Je ne vois pas encore de quoi mes jours seront faits, désormais. Je suis seule ici à Londres aujourd’hui, après une vie de compagnonnage avec ton frère. En repartant pour la France, ma sœur m’a laissé un mot pour me demander si j'allais rentrer dans la Creuse. Entre jumelles aussi, les liens sont forts. Elle m’accueillerait volontiers, et je pourrais l’aider à tenir son foyer.

 

Je ne sais pas ce qu’il faut faire.

 

Je pense à toi. Ma porte te sera toujours ouverte, ici ou là-bas ! Elle l’a toujours été. Ne te perds pas à chercher l’impossible. S’il ne se donne pas à toi, je crains qu’il ne t’emporte.

 

Mais… peut-être auras-tu de bonnes nouvelles à me faire parvenir ? Ce serait tellement merveilleux, mon ami. Dis-le-moi vite !

Je t’envoie ce courrier à l’adresse de ta vieille tante Margaret. Je sais que tu as l’habitude d’y passer de temps à autre. Salue-la chaleureusement de ma part. C’est une belle personne, et ses scones sont sans pareil. Tu t’en souviens, tu me l’avais présentée, la veille de la sortie de ton Eden !

 

J’espère que ce mot te trouvera bientôt.

 

 

Ta toujours dévouée belle-sœur qui t’aime,

Violetta Philips

[1]June, en anglais, le mois de juin. June est aussi un prénom, d’où le jeu sémantique récurrent autour du dernier été, de June, et du mois de Juin – écrit avec un J majuscule.

Un roman à quatre mains

 

Note de l’auteur

Bernard Novet

 

Une lettre de Violetta.

C’est par ces simples lignes manuscrites que s’ouvre l’aventure extraordinaire. Par cet étrange courrier glissé dans un vieux livre acheté aux puces, et qui allait m’entraîner dans un périple de trente années à la découverte d’un monde disparu, foisonnant et romantique. Un monde comme je n’en connaîtrai jamais plus…

L’Incendie de l’Eden Hotel n’est en effet pas à proprement parler un récit original. Il s’appuie largement sur un roman datant de plus d’un siècle. Eden Alight [1], selon son titre anglais, est paru à Londres en 1905. Écrit par le journaliste Brendan R. Philips, cette somme en deux volumes est une adaptation des manuscrits autobiographiques de « Giles Roger M. ». Elle raconte le parcours proprement extraordinaire de l’un des grands auteurs du XIXe siècle, entre amitiés, amours et trahisons...

À notre connaissance – la mienne et celle de mon éditrice –, Eden Alight est introuvable aujourd’hui. La présente adaptation française en est donc la seule trace encore existante – outre les deux tomes en ma possession, bien évidemment.

Attiré par ce titre évocateur, j’avais acheté un exemplaire de l’unique édition pour une bouchée de pain au marché des livres anciens de Portobello (Londres) en 1992. J’étais alors apprenti cinéaste, et cherchais des idées pour un scénario.

À la fin de la journée, une fois rentré dans la chambre que je louais à Hampstead Heath, après avoir rapidement examiné mon acquisition, j’y avais découvert une vieille enveloppe contenant une lettre adressée à l’auteur lui-même par Violetta Philips – la veuve de son frère Christopher. La cire du cachet s’était collée à l’intérieur du dos du second tome. L’envoi y était donc resté agrippé quatre-vingts ans !

Sur l’enveloppe, l’adresse indiquait :

Brendan R. Philips

In care of

Margaret Cleverly

Market Str 4

London W, Paddington.

 

J’avais été ému à l’idée d’avoir entre les mains un livre qui avait appartenu à son auteur lui-même, Brendan R. Philips.

[1] Littéralement, Eden en flammes. C’est à ce roman, à cet Eden, que Violetta Philips fait allusion dans sa lettre.

... La suite en juin 2023 ! ...

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Rochers au soleil du soir, Île de Mull

CONTACT

Bernard Novet
Lausanne
bernardnovet@gmail.com

 

 

Vos informations ont bien été envoyées ! Merci.

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